Cette race est issue du croisement, au 19e siècle, entre les populations bretonnes (Pie Rouge et Froment) avec la race anglaise Durham pour en améliorer le format.
Cette race mixte (lait et viande) occupait le centre-Bretagne, des monts d’Arrée à Pontivy.
Cette particularité l’impose comme une évidence auprès des éleveurs de Bretagne intérieure. On dénombre ainsi plus de 300 000 têtes dans les années 30. Comme beaucoup de ses congénères rustiques d’après-guerre, l’Armoricaine amorce un déclin au profit de races plus productives, comme la Frisonne pour le lait ou la Charolaise pour la viande.
Dans les années 90, il reste 20 femelles réparties chez 7 propriétaires mais plus aucun taureau. Il a fallu les progrès de la science, avec le remarquable travail du centre d’insémination de Locminé (56) qui avait conservé quelques échantillons de semences, et l’implication des éleveurs locaux pour tenter une sauvegarde de l’animal.
Les perspectives malgré cet investissement restent incertaines, les chiffres croissent lentement. Toutefois, cette surprenante Armoricaine se renouvelle en proposant depuis 2012 à la bergerie des Ifs à Laz (29) des productions fromagères. Quand on vous disait que la bête avait de la ressource !
Cette vache de taille moyenne se remarque aisément avec sa belle robe rouge (qui peut parfois se parsemer de quelques taches blanches localisées surtout sur le ventre et les pattes). Sa courte tête possède un large front et de fortes joues. Son cornage se développe en avant en croissant.
Espèce menacée, l’Armoricaine partage ses pâtures avec 3 autres races rustiques locales (Nantaises, Pie Noire et Froment du Léon). Parfois, un veau pointe le bout de son museau dans l’étable. Après sevrage, un éleveur prend le relais, chaque naissance assurant un peu plus la pérennité de la race. L’écomusée joue ainsi pleinement son rôle de conservateur des races menacées.
