Mes années 70, clichés de campagne

Découvrez l'univers de jeunes adultes à la campagne dans les années 70 : entre transitions et ruptures. L'exposition témoigne d'une société rurale qui évolue influencée par la ville.

Les années 70 c’était comment ? Était-ce vraiment aussi idéal que dans l’imaginaire d’un bon nombre de gens ?

À la campagne, dans les années 70, avoir 20 ans c’est faire un choix de vie qui n’est plus une évidence, entre reprendre l’exploitation agricole familiale ou partir vers un monde miroitant où tout évolue vite  !

Parcours d’expo, parcours de vies

En 6 îlots thématiques, l’exposition dresse le portrait d’une société rurale qui, partout en Bretagne et en France, entame de profonds changements.

Au pas de l’enfant, bientôt adolescent puis jeune actif, le parcours narratif suit la ligne de vie de la jeunesse rurale. Qui s’instruit, s’amuse, travaille, s’engage…

Les témoignages sonores, vidéos, les objets collectés, la part belle donnée à la photographie retranscrivent les transformations d’une société rurale, en partie déjà péri-urbaine.

 

Une ère qui tend vers la modernité

Il ne faut pas penser à tout prix à un grand chambardement, la jeunesse et l’enfance vécues dans les campagnes brétilliennes des années 70 restent connectées au modèle traditionnel.

Elles participent aux travaux agricoles qui suivent le train des saisons et l’influence de la religion reste forte : messes dominicales, communions, Fête-Dieu et mariages rythment encore le passage de la vie familiale à la vie sociale.

Pourtant, on constate une mue évidente. Par exemple, la chambre de l’ado, du « jeune », est désormais individuelle. On invente son monde au cœur du foyer.  Dans cette dernière, il y a souvent un électrophone sur lequel tournent les derniers vinyles à la mode. Dans la cuisine, le formica règne encore en maître, et, le temps du repas, la télévision qui trône sur le frigidaire devient un membre de la famille à part entière.

Un sentiment de « tout est possible »  

Le schéma scolaire école communale, collège, lycée est un vecteur d’émancipation, les villes qui accueillent ces internes ruraux sont un environnement neuf où tout semble possible.

Face à ces évolutions, aux formations et à leurs débouchés, la reprise de la ferme n’est plus une évidence. BTS et autres formations qualifient pour de nouveaux métiers et offrent donc de nouvelles opportunités.

Pour les moins enclins aux études supérieures, c’est l’entrée dans la vie active. Citroën et Eternit sont les employeurs privés de premier plan dans le bassin rennais.

Avec un salaire constant, une voiture et un foyer moderne, on se prend à consommer différemment, super et hypermarchés vendent par palettes ce que l’on trouvait dans l’épicerie et sur les marchés.

Les loisirs, un espace de liberté et de rencontres

Distraction et sociabilités sont légions. En plus des traditionnels football et courses cyclistes, des classiques kermesses, bals et cinémas, d’autres distractions apparaissent.

C’est l’essor des clubs de sport ! MJC, discothèques, fest-noz permettent aux jeunes de se défouler, de se retrouver.

Sur scène, les vedettes de variétés alternent avec les groupes de rock, le folk réactualise les codes de la musique bretonne qui retrouve un second souffle.

Musique et danses favorisent l’intégration culturelle, tissent les liens entre la ville et les villages et… entre jeunes ! Nouvelles rencontres ou flirt d’un soir, c’est parfois lors d’un slow sur le dancefloor que se produit LA rencontre qui permet de s’aimer pour la vie !

Une vie péri-urbaine

Les années 70 ne bouleversent pas pour autant un modèle familial établi : on se marie, on a des enfants, on s’installe dans un chez-soi.

Les habitations évoluent pour s’adapter aux besoins et aux exigences de l’époque. À Rennes, ville attractive par son bassin d’emploi important, Villejean et Le Blosne sortent de terre pour loger les travailleurs dont une bonne partie vient des campagnes environnantes.

On habite la campagne non plus par contrainte ou reproduction du modèle social, mais par choix de vie. Ancienne longère rénovée, ou pavillon en lotissement trouvent d’heureux propriétaires.

Une société agitée par les luttes…

Pourtant tout n’est pas calme et « zénitude ». Pour qualifier les années 70, on parle souvent d’une décennie de luttes et de revendications.

Et les sujets de contestations et d’engagements sont nombreux : contre les centrales nucléaires, l’extension du camp militaire au Larzac, la dictature au Chili… pour l’identité bretonne, le soutien au tiers-monde, l’écologie politique.

Le système agricole breton n’est pas en reste. La fin des petits paysans est actée. Nombre d’exploitations disparaissent, les autres prennent du volume. Cheptel et salle de traite sont dimensionnés pour répondre à une industrie agro-alimentaire désireuse de vendre au plus grand nombre.

Le syndicalisme agricole change lui aussi. Les luttes se rejoignent.

… mais qui conserve un attachement à son identité  

Les nombreux bouleversements – mondialisation accélérée, modèle industriel au zénith, urbanisation – annoncent des progrès et des changements en cascades. Pourtant, ils ne sont pas sans conséquence et impactent directement les coutumes et traditions qui s’érodent.

Le monde professionnel n’est pas en reste et porte ces changements. Résultat : la culture traditionnelle disparaît, assimilée par une acculturation galopante.

Toutefois, une prise de conscience émerge et de nombreux individus se structurent en association pour collecter et faire vivre encore chansons, musiques et danses : une part de la mémoire bretonne et gallaise.

Preuve que malgré la marche inexorable de la modernité, le rappel des racines est incontestable et s’impose comme un besoin, vecteur de rencontres et de liens sociaux intergénérationnels.

Quelques vues de l’expo et vidéo

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L’exposition « Mes années 70 clichés de campagne » est immersive !

Plusieurs séquences de l’exposition proposent des contenus sonores.

Pour en profiter pleinement, n’hésitez pas à venir avec vos propres écouteurs.

Pratique

Accès à l’expo

Mes années 70 clichés de campagne
Exposition temporaire 2020 à l’Écomusée de la Bintinais
présentée jusqu’au 19 septembre 2021 aux horaires d’ouverture l’établissement (fermeture de l’expo entre 12h et 14h).
Accès payant à l’exposition temporaire : plein tarif : 4 €, réduit : 2 €, gratuité : 0/26 ans et carte Sortir !

Allez plus loin

Vous avez aimé l’exposition ?

Une publication : Mes années 70 clichés de campagne est disponible :

> en vente à l’accueil de l’écomusée,

> en vente en librairies et sur le site de l’éditeur Locus Solus.

Presse

Contact : pôle communication Écomusée de la Bintinais
> Eloïse Jolly – 02 99 51 36 94 ou el.jolly@rennesmetropole.fr